salt lake city cherche 300 millions pour une virginité olympique - l'humanite

salt lake city cherche 300 millions pour une virginité olympique - l'humanite l’humanité in english l’humanité porusski aide ? où trouver l’humanité ? soutenir pourquoi ? comment ? faire un don la diffusion militante société politique international cultures sports médias tribune libre chroniques dossiers fête del’humanité envoyer imprimer sports - article parule 17 juillet 1999 envoyer à un ami e-mail du 1er destinataire e-mail du 2e  destinataire e-mail du 3e  destinataire e-mail du 4e  destinataire votre e-mail votre nom et prénom y joindre un message veuillez recopier le code, les lettres en majuscule cio salt lake city cherche 300 millions pour une virginité olympique cio salt lake city cherche 300 millions pour une virginité olympique les révélations de corruption ont touché en plein cour l’institution olympique et la ville qui organisera les jo d’hiver en 2002. humiliée par le scandale de corruption, la capitale de l’utah sait que sa rédemption passe par des jo impeccables en 2002. un défi de taille alors que ni le budget ni l’enquête de la justice fédérale ne sont pour l’instant bouclées… rappel des faits. jusqu’au mois de décembre dernier, salt lake city était connue pour abriter le siège de l’église mormone. depuis, elle l’est aussi pour avoir monnayé l’obtention des jeux olympiques d’hiver de 2002. en l’espace de quelques semaines, la presse a révélé que pas moins de un million de dollars avait été dilapidé pour acheter la bienveillance des membres du cio. des cadeaux mirifiques, des séjours de ski, des petits boulots pour les proches, des bourses à la fac locale et des versements cash de plusieurs centaines de milliers de francs. salt lake city a été le point de départ d’un grand déballage qui a touché aussi sydney et nagano et qui a abouti à la démission de dix membres du cio en plus des deux patrons du comité d’organisation local. de notre envoyé spécial à salt lake city. aux armes citizens ! depuis la déferlante de révélations qui a failli lui confisquer les jeux d’hiver de 2002, salt lake city est en ordre de bataille. la cible est simple : 300 millions de dollars (1,8 milliard de francs). c’est la coquette somme qui manque au comité d’organisation (sloc) pour boucler son budget. afin de rassembler les énergies et les billets verts, les superlatifs sont de rigueur. les jeux seront à n’en pas douter les " meilleurs des xxe et xxie siècles réunis ", a dit marc hodler, le président de la commission de coordination du cio, venue superviser les préparatifs début mai. " ma confiance dans le sloc est passée de très haute a extrêmement haute ", a surenchéri son adjoint, jean-claude killy. pourquoi ne pas les croire ? en qualifiant de " pots-de-vin " les gracieusetés concédées par le comité de candidature à une dizaine de membres du cio, hodler, vieux renard du gotha olympique, a prouvé son franc-parler. triple médaillé d’or à grenoble en 1968 et patron des jo d’albertville en 1992, killy n’est pas non plus manchot. selon lui, les préparatifs de salt lake city sont même en bien meilleure passe que ne l’étaient ceux d’albertville à pareille époque. et killy et hodler de louer d’une même voix la situation de la ville au pied des rocheuses et les installations sportives, dont beaucoup ont déjà servi en compétitions internationales, pour conclure que " salt lake était de loin le meilleur candidat, et le reste ". ces déclarations flatteuses ne pouvaient guère mieux tomber. elles confortent le retour en force du sloc après plusieurs mois de profil bas, destinés à faire oublier ce que tout le monde appelle ici the scandal. dans l’État le plus conservateur de l’union, dont plus de deux habitants sur trois sont membres de la très puritaine église mormone, le déballage de l’hiver dernier a fait très mauvais genre. " on croyait que l’on avait le monopole de la morale, que l’on était au-dessus du lot et puis, tout d’un coup, on a vu que l’on était comme les autres, avec du bon et du mauvais ", souligne steven epperson, professeur d’histoire religieuse et mormon repenti. entre les buildings rutilants du centre-ville et les villas sur les hauteurs, au-dessus des gazons bien peignés et des chapelets de centres commerciaux flotte toujours le souvenir de ces semaines noires qui ont fait de salt lake la capitale mondiale de la corruption olympique. en signe de contrition, mitt rowney, le remplaçant de franck joklik a la tête du sloc, a revu à la baisse les embauches, gelé les contrats en cours et ébauché 504 millions de francs de coupes dans son budget record de 8 milliards. désormais, le sloc veut aller de l’avant. un grand show à l’américaine, au cours duquel les mascottes officielles - un coyote, un lièvre et un ours - ont été dévoilées, a symboliquement marqué le millième jour avant les jeux. une rue du centre-ville a également été relookée à la sauce jo. mitt rowney l’a dit : les jeux seront terrific (fantastiques). dans un État dont les plaques minéralogiques sont frappées de la formule " the greatest snow on earth ", cette euphorie est somme toute classique. salt lake city a été classée par le magazine fortune au troisième rang du palmarès 1998 des villes d’amérique du nord les plus propices au business : ses managers n’ont pas la modestie facile. mais dans le contexte de l’après-scandale, le volontarisme du sloc est aussi un brin forcé. il passe trop vite sous silence les quatorze mois de vache maigre, durant lesquels aucun sponsor n’a frappé à sa porte. certes, l’équipementier sportif marker vient d’annoncer qu’il habillerait les milliers de volontaires des jeux pour l’équivalent de 120 millions de francs. mais marker ne soulage que de façon minime les difficultés du sloc. " les 225 millions de dollars d’excédent de los angeles, c’était en 1984. aujourd’hui, les jeux n’ont plus le même cachet ", avance un consultant financier local. le congrès, qui envisage de revenir sur les exemptions fiscales dont bénéficient les sponsors américains, n’est sûrement pas étranger à cette désaffection. À son tour, le scandale de corruption a ajouté un motif de prudence. résultat, les sponsors se tâtent. après avoir gelé, l’espace d’une semaine, le versement de 30 millions de francs, le géant des télécommunications us west a finalement confirmé son soutien. en revanche, le groupe pharmaceutique johnson and johnson a préféré reprendre ses billes estimées par le financial times à 30 millions de dollars (180 millions de francs). quant aux négociations avec bmw, elles s’éternisent, ainsi qu’avec le consortium qui remplace ibm à la tête de ce domaine hautement stratégique qu’est l’informatique des jeux… " ils pensent qu’ils ont évacué les problèmes, moi, je ne le crois pas une seule minute ", tonne stephen pace, un agitateur local qui a monté une association pour veiller au bon emploi des fonds publics. " sur les 300 millions de dollars qui manquent, rowney en veut 100 des citoyens et entreprises de l’utah. mission impossible ! s’il y avait 100 millions inutilisés dans l’État, ça se saurait. " un indice de l’embarras du sloc réside dans la prévenance du cio à son égard. les hiérarques de l’olympisme ont tu leur ressentiment à l’égard d’une ville qui a passablement caricaturé leur image de vieux sages pour mieux redresser ensemble la barre. il est vrai qu’aux dires mêmes de hodler, le nouveau président mitt rowney leur a fait une " très grosse impression ". manager de haut vol, spécialiste de la reprise des entreprises en difficulté, rowney vaut sans doute mieux que ses deux prédécesseurs. franck joklik, démissionné à la suite du scandale, était " un technicien sans charisme ", explique mike gorell, journaliste au salt lake tribune. tom welch, éjecté auparavant pour affaires de mours, était un goofy guy (un rigolo), se moque stephen pace. tout à son aise d’avoir trouvé le cavalier blanc susceptible de calmer ses sponsors par trop remuants, le cio a autorisé le sloc à revoir à la baisse son train de vie durant les jeux. habituellement somptuaire, il a été chiffré par la presse locale sur la base de 3 500 membres à 13 millions de dollars (78 millions de francs). la réduction de 30 millions de francs envisagée dans le programme préolympique n’est pas moins révélatrice de l’ampleur des problèmes financiers. elle pourrait empêcher les sportifs américains de s’entraîner sur les sites mêmes des épreuves, au grand dam du comité olympique local. il n’est pas sûr non plus que la piste de ski de fond puisse rester ouverte après 2002. le sloc promet de trouver un aménagement, de même qu’il annonce de nouveaux sponsors pour très bientôt et réassure in fine que les jeux seront world class… dans les milieux informés de salt lake, on ne manque pas de railler l’optimisme de rowney " le messie ". l’hebdomadaire city weekly en a fait sa tête de turc et répète semaine après semaine que le financement des jeux retombera sur le portefeuille des contribuables. " rowney a beau parader, écrit-il, les habitants de l’utah ne devront pas être surpris s’ils se font avoir au final. " beaucoup d’observateurs regrettent également qu’en dépit de certains changements au sein du sloc la société civile demeure à l’écart de la préparation. " j’ai proposé au sloc de distribuer à tous les habitants un appareil jetable pour qu’ils immortalisent en un cliché leurs jo à eux, raconte ric collier, le directeur de la galerie d’art municipal. on m’a demandé si c’était une blague… en fait, on veut maintenir la tête des gens dans le sable. " " c’est presque comme une mobilisation en temps de guerre, ajoute steven epperson, il faut faire confiance au chef les yeux fermés, aller de l’avant sans se poser de questions. " deux enquêtes en cours pourraient néanmoins ramener le sloc brutalement en arrière. la première, diligentée par le general accounting office - l’équivalent de notre cour des comptes -, vise à vérifier l’emploi des fonds fédéraux à l’occasion des jeux de los angeles et d’atlanta. il se murmure de plus en plus fort qu’en 1996, en plus de la sécurité, les militaires auraient servi, entre autres, à tondre les gazons… si ces abus se confirment, salt lake aura sûrement quelques difficultés à obtenir les 300 millions de dollars (1,8 milliard de francs) que l’État fédéral lui a promis pour améliorer son réseau de transports. pour éviter les mauvaises surprises, rowney a fait trois fois le voyage de washington depuis février. mais, en dépit de la haine que l’administration clinton voue a l’utah - dont les congressmen, tous républicains, se sont acharnés sur le président durant la procédure d’impeachement -, il demeure peu probable qu’elle coupe court au financement. il serait malvenu que la presse internationale jase, une deuxième fois après atlanta, sur la désorganisation des transports aux États-unis… beaucoup plus dangereuse est la seconde enquête, menée par le procureur général fédéral. elle cible les supposés transferts illégaux de cash qui auraient permis d’acheter les voix des membres du cio en 1995, lors du vote final à budapest. des valises pleines de billets verts gracieusement distribués aux représentants africains. dans la ligne de mire du ministère de la justice, les deux principaux responsables du comité de candidature, le président tom welch et son second, dave johnson. certes, ces deux-là ne figurent plus dans l’équipe du sloc. mais si le procureur demande leur mise en examen, beaucoup d’actuels responsables devront répondre à d’embarrassantes questions en qualité de témoin. À commencer par robert garff, le président du conseil d’administration du sloc qui, comme la plupart de ses pairs, affirme mollement qu’il n’était pas au courant des pratiques de corruption… le département de justice pourrait également exiger l’ouverture des archives du comité de candidature, ce que ni l’enquête du cio, ni celle du comité olympique américain, ni, paradoxalement, celle du comité d’éthique du sloc n’ont eu le pouvoir de faire. " ce sont les documents les plus explosifs de l’histoire des usa depuis les cassettes de nixon durant le watergate ", s’enflamme stephen pace. le porte-parole du comité de candidature, james jordine, les a longtemps conservés dans le secret de son cabinet juridique avant qu’une partie ne disparaisse. un employé de bureau les aurait par mégarde déchirés, dit-on… " Évidemment, c’est très, très louche, constate mike gorell. mais on n’a plus le temps de fouiner. la préparation des jeux progresse. il faut la suivre. " À défaut de nouveaux scoops, les habitants de salt lake ne manquent pas d’occasions de rigoler. l’animateur d’un célèbre talk-show local vient en effet de commercialiser un pin’s aux couleurs de l’utah, barré de l’expression bribes r’us (grosso modo : " les pots-de-vin, ça nous connaît ") sur le modèle des magasins de jouets toys’ r us. le fbi l’aurait contacté pour lui acheter tout le stock d’un coup. il a répondu qu’il n’en vendait que dix maximum à la fois… benjamin barthe dans la même rubrique humanité du 17 juillet 1999 coup de théâtre : christophe bassons quitte le tour l’ile de france soutient la rochelle laurent fignon : " le cyclisme a de l’avenir, si… " le coup de blues de christophe bassons le péché des mormons le pentathlète, champion à cinq têtes les laissés-pour-compte de la chasse au sponsor regard en coin carlos da cruz : avec lui, c’est souvent le bouquet le fil rouge interactif -   la newsletter abonnez vous à la lettre de diffusion   annonces emploi alapage.com newspress les rss liens boutique - fonds d'ecrans 10000 cartables pour les enfants palestiniens publicité -   espace privé accueil contact annonceurs aide mentions légales crédits rss plan du site

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